Concerts au Pavillon d’Artois le 4 et 5 mars 2022


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Le Trio des Aulnes se produit prochainement dans l’unes des plus charmantes demeures privées historiques du XVIIIe siècle, le Pavillon d’Artois. Les concerts auront lieu le vendredi 4 mars à 20h, et le samedi 5 mars à 19h.

Participation financière :
15 € par personne ; 25 € pour ceux qui viennent pour la première fois au Pavillon d’Artois (15€ destinés aux artistes + 10€ supplémentaires servant à participer aux frais d’entretien des instruments de musique) ; 7,50€ pour les demandeurs d’emploi et RSA ; entrée gratuite pour les étudiants et les enfants.

Réservation par SMS au 0687481065 ou mail : musiqueaupavillondartois@gmail.com

Pavillon d’Artois
187 bis rue du général de Gaulle
78740 Vaux-sur-Seine
Entrée du public par le portail de la cour d’honneur une demi-heure avant le début des concerts.
Quelques places de parking dans la cour d’honneur pour les personnes à mobilité réduite seulement.


Vendredi 4 mars à 20h : « Crépuscules romantiques »

Clara SCHUMANN : Trio en sol mineur, opus 17
I. Allegro moderato
II. Scherzo, Tempo di menuetto
III. Andante
IV. Allegretto

Robert SCHUMANN : Trio nᵒ 2 en fa majeur, opus 80
I. Sehr lebhaft
II. Mit innigem ausdruck
III. In mässiger bewegung
IV. Nicht zu rasch

La passion exaltée, et jalonnée de péripéties, que vécurent Clara et Robert Schumann est restée célèbre dans les annales du romantisme. Cette dévotion amoureuse était la contrepartie d’une exceptionnelle affinité sur le plan musical…
Les deux trios sont bien différents : le trio de Clara est plutôt introspectif, d’une délicate sensibilité – celui de Robert est exubérant et impétueux. Ils ont pourtant en commun une rare densité polyphonique (héritage lointain de Jean-Sébastien Bach), ainsi qu’un souci de perfection dans l’écriture et la facture, typiques du romantisme germanique.

Samedi 5 mars à 19h : « Ars Gallica »

Ernest CHAUSSON : Trio en sol mineur, opus 3
I. Pas trop lent – animé
II. Vite
III. Lent
IV. Animé

Maurice RAVEL : Trio en la mineur
I. Modéré
II. Pantoum
III. Passacaille
IV. Final

La période qui s’étend de la fin du XIXe au début du XXe siècle constitue une époque de renouveau pour la musique française (sans parler d’autres arts comme la peinture). C’est une époque de paix relative, aux lendemains de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 – une paix précaire néanmoins, et qui débouchera sur la tragique conflagration mondiale de 1914.
La musique française se constitue alors une identité propre – tant en miroir, qu’en opposition à la musique allemande (alors à l’apogée de son rayonnement).
Le Trio opus 3 d’Ernest Chausson semble ainsi subir l’influence de Wagner. Cette œuvre, l’une des premières du compositeur, est déjà un coup de maître ; elle se caractérise par son romantisme exalté et presque maladif, portant le sceau du tragique – impression fugitivement dissipée dans les évocations légendaires et chevaleresques du second mouvement… La carrière de Chausson, qui s’annonçait glorieuse, sera interrompue par sa mort à 44 ans d’un accident de vélo.
Le trio de Ravel, écrit bien des années plus tard, marque la fin d’une époque faste pour la musique française.
D’une grande densité expressive, l’œuvre débute dans une atmosphère grave et crépusculaire, qui se prolonge (malgré la virtuosité étourdissante du Pantoum) dans la Passacaille aux accents tragiques. Mais c’est en une apothéose lumineuse et étourdissante que se termine l’œuvre, dans un mouvement final où les sonneries lointaines, les accords pianistiques massifs du second thème et le tumulte savamment concerté ne sont pas sans faire écho au drame de la Première guerre mondiale, qui venait alors d’être déclenchée.